Parce qu'il faut savoir tourner la page...

Il n'est pas toujours facile de composer avec sa famille... Il faut parfois savoir rompre les liens, parce que c'est salvateur...

Il est caractériel, il s'emporte pour un oui pour un non, il est soupe au lait à l'excès...

Il a laissé sa fille pendant 7 sept ans, sans donner de nouvelles, sans en demander, sans se soucier de sa sécurité financière, parce qu'il a préféré une vie de couple qu'il croyait "sûre", parce qu'il avait peur de vire seul, à ses devoirs de Papa... Rompre avec sa fille lui paraissait plus simple qu'avec une femme, il ne s'est pas soucié des conséquences sur la vie future de sa fille... Il a évoqué devant sa fille de 13 ans, avant la rupture, la possibilité de faire une demande de "déchéance de paternité" pour ne pas avoir à payer de pension alimentaire...

Je dirais aujourd'hui qu'il n'était pas besoin de recours légal puisque déchu en tant que père, il l'était définitivement pour moi...

Les années ont passé, mon grand-père paternel que j'adorais est mort, le géniteur s'est réveillé en pleurant "je n'ai plus de père, je n'ai plus de fille" alors qu'il ne s'était pas soucié de cela lorsque les ponts avaient été rompus avec eux 7 ans auparavant...

L'adolescente avait grandi, elle était prête à pardonner à ce père rongé par les remords et les regrets, elle a fait un travail sur elle, s'est assise sur un divan, a beaucoup parlé, on l'a beaucoup écoutée et beaucoup aidée...

Ils ont repris un semblant de vie "normale" même si la jeune femme restait distante mais toujours accueillante, l'appelant fréquemment, lui rendant visite régulièrement...

Et puis un jour, elle a fait sa vie, avec un homme plus âgé que son géniteur, de cette relation est née une petite fille, les tensions avec le père se sont ravivées, se vexant pour un oui pour un non, accusant sa fille de vouloir se venger de ce qu'elle avait vécu... Le père s'était monté la tête pour une broutille qui est partie en éclat, comme à son habitude, la fille a tempéré, comprenant que son géniteur n'assumait pas aussi bien qu'elle le passé, ça s'est arrangé.

Puis vint une deuxième grossesse, la fille avait du mal à supporter la voiture elle a expliqué au géniteur qu'ils lui rendraient visite à la naissance du bébé... Le géniteur s'est de nouveau véxé. Silence radio durant 7 mois... Refus de faire connaissance avec sa deuxième petite fille, pas un appel, pas même une réponse au gendre qui appelait pour annoncer la naissance... Pour la deuxième fois, la fille a tempéré, le grand-père a fait connaissance avec sa 2è petite fille sans s'apercevoir qu'il avait perdu sa complicité avec la plus grande qui elle, n'avait pas compris ou peut-être déjà trop bien... Qui sait ?

Et puis, bille en tête, il a décidé qu'il voulait jouer au grand-père et prendre sa petite-fille de même pas 4 ans chez lui durant 15 jours... La fille lui a expliqué que la petite était trop petite... Faute de pouvoir dire la vérité... qu'elle voulait protéger sa fille de ce tempérament de fou qui peut ressurgir à tout instant, ne pas lui interdire les visites mais qu'elle ne vivrait pas sachant sa fille avec lui...

Mais non, il s'est entêté jusqu'à ce que l'esclandre (dont il a toujours été coutumier) se produise pour le 1er anniversaire de sa petite-fille et qu'il quitte la table avec fracas, appelant sa fille à peine arrivé chez lui la menaçant si elle remettait un pied chez lui...

Aujourd'hui, je suis sereine, je coupe les ponts, je ne reviendrai pas vers lui comme je l'ai fait à deux reprises ces 4 dernières années... Je suis allée trop loin dans les explications que j'ai dû donner à ma fille que cet incident a beaucoup choquée puisqu'elle s'était remise à faire pipi au lit la nuit...

Nous sommes très différents, je me demande même parfois s'il est bien mon père... J'ai fait un travail psychologique sur mon passé, je n'ai pas honte de le dire puisque cela m'a aidée, lui n'a pas eu cette démarche, il vit dans un passé qu'il n'assume pas... Je sais que dans quelques temps, j'entendrai dire qu'il est malheureux, qu'il ne voit pas ses petites-filles, et moi, je dirai haut et fort "C'est SON choix" !

Comments

[Muriel]

C'est une décision pas facile à prendre et comme elle a du être difficile à prendre. Mais je te comprends tout à fait, ma génitrice ne connaît pas ma fille qui aura bientôt 3 ans, je ne lui ai jamais pardonné le mal qu'elle m'a fait, et je ne pourrais jamais lui pardonner, c'est Mon choix.