Il y a des jours comme ça...
Robert Mogisse
Où tout ne va pas pour le mieux.
Le manteau blanc avait fondu emportant avec lui ses promesses de Noël blanc.
Une fête d'école reportée en janvier, le spectacle du dimanche réservé depuis deux mois annulé une heure avant, un M. PDL'H qui semblait aller mieux et rechute...
Une maman très énervée hier soir, obligée de courir sous la pluie après une chienne capricieuse qui préférait s'ébattre en dehors du jardin et de se fâcher fortement après deux petites filles énervées qui n'avaient rien trouvé de mieux à faire que de renverser le sapin de Noël... De rage et sans doute de déception, la maman avait bien failli tout remballer dans les cartons et puis non, elle l'avait redressé, des larmes pleins les yeux, pour essayer de lui redonner une allure de sapin de Noël, se demandant pourquoi on la respectait parfois si peu.
Et pourtant, jusqu'à dimanche, je contemplais ma famille, trépignant d'impatience à l'unisson de mes deux petites filles qui attendaient avec effervescence le vieux barbu, me disant que l'on avait bien de la chance...
***************
J'avais aimé voir mon village prendre des airs de gravures de début XXè, avec tous ces gens à qui la neige avait rappelé qu'il était parfois bien inutile de prendre la voiture pour faire 200 mètres quand on avait la chance d'avoir des jambes qui nous portaient vaillamment. Comme il était agréable d'enfoncer ses pieds dans l'épais manteau neigeux avec une chienne qui découvrait la douce morsure du froid sur ses coussinets. Echanger quelques paroles avec d'autres promeneurs, contempler l'immensité blanche dans le silence assourdissant de la neige qui nous entoure...
Aujourd'hui est un autre jour, il nous faut marcher dans la gadoue et tenter de retrouver l'esprit de Noël qui avait hier déserté la maison...