Débat intéressant. Merci Elisabeth !
A défaut d’avoir écouté E.
Badinter, j’avais lu l’article du Nouvel Obs.
Si je comprends son point de vue,
je ne peux y adhérer, inversement je n’adhère pas non plus au tout bio, tout
écologique et au féminisme radical même s'il a sans doute été nécessaire pour faire progresser notre condition.
Comme je le disais dans un commentaire que j’avais laissé, j’ai pensé un temps aux couches lavables pour Cadette car pour Aînée je n’en avais pas eu connaissance. Et je me suis demandé où était l’intérêt écologique de consommer plus d’eau et de lessive, certes nous réduisons les déchets mais je me suis rappelée cette réflexion de ma mère alors qu’elle gardait l’une de mes filles : « lorsque tu étais petite nous n’avions que des couches lavables, ce n’était pas pratique et quand je vois le confort des couches jetables tant pour le bébé que pour la maman... ». Après, il est vrai qu’elles ont sans doute évolué les couches lavables mais d’après ma mère, j’étais rarement au sec et les fesses, sans cesse, irritées, ce qui n’est jamais arrivé avec les couches jetables de mes filles.
Après, c’est une question de
choix, je ne fustige pas les utilisatrices de couches lavables encore moins les femmes qui allaitent, bien au contraire.
Je ne suis pas une « bio » à 100%. Je n’achète pas tout bio parce que c’est cher, par contre nous avons un jardin qui nous permet de manger des légumes une partie de l’hiver et je n’achète que des fruits de saison et locaux (ce qui pour moi est aussi une façon de manger « bio »). J’achète peu de gâteaux ou de yaourts, ça m’arrive mais les ¾ de ce que nous mangeons sont « produits maison », je sais que je peux le faire parce que j’ai pris un congé parental.
Et si le bio était une
construction socio-commerciale ? Manger « bio » est avant tout
une question de bon sens. Je ne prône pas un retour à la nature bien qu'elle me soit très chère et que je m'efforce autant que faire se peut de la respecter au quotidien. Je ne suis cependant pas prête à renoncer à mon confort même si je consacre des efforts quotidiens au respect de l'environnement.
En ce qui concerne les mères, on ne leur laisse que peu de choix. Beaucoup de mères continuent de travailler parce qu’elles ont peur de l’avenir, de perdre ces années qu’elles auraient consacrées à leurs enfants, mais est-ce bien un choix ? Je crois en l’instinct maternel même si toutes les femmes ne le développent pas. Paradoxalement, si mes filles sont ma priorité absolue, je ne suis pas pour l’idéalisation des enfants et de la maternité. Élever des enfants, est et reste un devoir parfois difficile à assumer.
Comme je le disais, lorsque j’ai pris mon congé parental, je n’ai pas raisonné en termes pécuniaires, j’ai pensé au bien-être de mes filles, au mien, au fait qu’à défaut de gagner de l’argent, je procurerais une autre qualité de vie à la maison. Je vis l’instant présent, je n’hypothèque pas sur l’avenir, trop fait d’incertitudes. Aujourd’hui, je l’avoue après près de 3 ans passés à la maison, j’ai de nouveau envie de travailler.
Je pense qu’il faut être en paix avec soi. Laisser Aînée chez une nourrice a été un déchirement pour elle et moi, je m’étais bien jurée que Cadette ne mettrait pas les pieds chez une nourrice (attention je ne reproche rien à la nourrice en question qui par ailleurs était très bien).
Viendra le temps où elle ira à l’école, et je pourrais moi aussi commencer à prendre mon envol mais je regretterais jamais cette tranche de vie passée avec elles...
C'est ça le problème, être femme et mère dans notre société est un paradoxe alors que cela ne devrait pas l'être. Si une femme travaille, on la culpabilise de ne pas élever ses enfants si, a contrario elle reste à la maison, elle n'existe que très peu socialement.
C'est le regard critique que porte la société et l'importance qu'on lui donne qui posent problème à bon nombre de femmes aujourd'hui.