Tripalium
J'étais impatiente de commencer... La peur me nouait l'estomac et j'appréhendais la rencontre avec mes futurs collègues. Curieusement, je ne craignais pas le "public" ayant une expérience professionnelle déjà bien étoffée au fil des années.
Après 15 jours, la tendance s'est inversée. C'est un établissement paradoxal où l'on pourrait s'attendre à un public sympa et où l'on se trouve confronté à une masse hostile et, presque par essence, inhospitalière.
L'établissement cristallise tous les maux et s' "ils" n'y arrivent pas, c'est de notre faute de toute façon.
J'avais pensé 1001 activités, j'étais heureuse de remettre un pied à l'étrier et je me retrouve à essayer de discipliner tant bien que mal au lieu d'améliorer l'espace dans lequel je les accueille.
Déçue est un faible mot, surtout quand je repense à l'établissement où je travaillais avant et où l'on pouvait imaginer plein d'activités avec des élèves toujours plus ravis qui en redemandaient et voulaient sans cesse participer. La salle de repos est une salle de doléances où chacun, chaque heure a une raison valable de se plaindre.
J'étais arrivée, fraîche et dispose, bien décidée à en découdre et au bout de deux semaines, je me sens bien démunie devant ces affrontements stériles que l'on doit répéter quasiment chaque heure avec un élève différent.
Beaucoup d'énergie usée à s'épuiser au lieu de mettre des activités en place, au lieu de renouveler un fonds pauvre qu'ils ne prennent pas plaisir à consulter et, pour cause...
Juste une petite satisfaction : un des livres que j'ai sortis du fonds a eu beaucoup de succès cette semaine... On ne peut sans doute pas échouer à tous les niveaux...